En principe, les actifs sont inscrits au bilan de l’entreprise pour leur valeur historique, c’est-à-dire pour leur valeur au moment de l’acquisition du bien.
Il est cependant possible que la valeur des biens inscrits au bilan se soit appréciée dans le temps, ce qui conduit à un décalage entre la valeur réelle des biens et leur valeur de comptabilisation.
Pour corriger ce problème et offrir une image fidèle du patrimoine, l’article L 123-18 du code de commerce permet à l’entreprise de procéder à une réévaluation libre des actifs.
Cette opération permet ainsi d’actualiser (en pratique à la hausse) les actifs inscrits au bilan.
La réévaluation libre des actifs est limitée :
On constate ainsi que les immobilisations incorporelles (fonds de commerce) et les stocks ne peuvent pas faire l’objet d’une réévaluation libre.
Les immobilisations doivent être portées à leur valeur actuelle, estimée en fonction du marché et de leur utilité pour l’entreprise.
L’écart de réévaluation, qui représente les plus-values latentes sur les actifs réévalués, doit être comptabilisé dans les capitaux propres.
Cet écart de réévaluation permet donc de renforcer les fonds propres de l’entreprise de manière durable puisque celui-ci ne peut pas :
L’entreprise peut également utiliser cet écart de réévaluation pour augmenter le montant de son capital social.
Pour les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés ou relevant des bénéfices industriels et commerciaux, l’écart de réévaluation constaté constitue un profit imposable dans les conditions de droit commun.
Remarque :
Il peut être intéressant de procéder à une réévaluation libre des actifs lorsque la société possède des déficits. En effet, en pareille hypothèse, il sera possible d’imputer le déficit sur les produits dégagés au titre de la constatation des plus-values. L’entreprise aura ainsi amélioré son bilan tout en évitant l’imposition des plus-values.
Suite à cette opération, les actifs seront inscrits au bilan pour leur valeur réactualisée.
Cette nouvelle valeur comptable sera utilisée pour :
Au regard de ce qui précède, la réévaluation des actifs peut donc être synonyme de profits futurs.
Précision :
Pour les entreprises relevant des bénéfices non commerciaux ou pour les sociétés de personnes dont les résultats relèvent des revenus fonciers ou des revenus mobiliers (holding pure par exemple), la réévaluation des actifs ne constitue pas un fait générateur d’imposition.
Il convient néanmoins de faire preuve de prudence car des événements ultérieurs sont susceptibles de rendre imposable l’écart de réévaluation (passage de l’impôt sur le revenu à l’impôt sur les sociétés par exemple).